le mercredi 29 Février 2012 au CRDP de Grenoble à 14h30
En début de la conférence, des documents élaborés par le conférencier
seront distribués à chacun d'entre vous. Les IA-IPR de Sciences, le Muséum, l’Association des professeurs de biologie et de géologie, la Délégation académique à l’action culturelle et le CRDP de l’Académie de Grenoble ont conçu un cycle de conférences intitulé « L’Homme et les plantes ». Dans ce cadre, une rencontre avec Marc-André Sélosse vous est proposée autour du thème : « La Domestication des plantes ».
L’utilisation des plantes par l’Homme est une très longue histoire, celle d’une évolution culturelle convergente, multicentrique. Elle va des pratiques empiriques les plus anciennes, pas toujours conscientes sans doute, à la mise en oeuvre des technologies les plus modernes (dont les OGM). Les plantes domestiquées interviennent directement et indirectement dans l’alimentation humaine (consommation, alimentation des animaux) et constituent des ressources pour de nombreux autres usages.
Nous verrons comment l’homme a agi sur les plantes cultivées par la sélection artificielle : les mécanismes de cette évolution et ses résultats génomiques seront entrevus sur des plantes alimentaires.
Nous décrirons en particulierles syndromes de domestication et leurs bases génétiques.
Enfin, envisageant le processus de domestication comme l’évolution d’une relation mutualiste, nous montrerons les effets en retoursur l’homme et son évolution : d’importantes conséquences, très quotidiennes, résultent en effet de notre interaction avec les plantes domestiquées.
Marc-André Sélosse est chercheur au CNRS dans l’équipe des « Interactions biotiques » au Centre d’Écologie Fonctionnelle et Évolutive de Montpellieret professeur à l’Université de Montpellier.
Extrait de la fiche CNRS
deMarc-AndréSELOSSE
Professeur des Universités
Université de Montpellier II
Président de la société Botanique de France
Mes activités de recherche sont centrées sur
l’interaction mycorhizienne, une symbiose entre les racines de
plus de 90% des plantes et des champignons du sol. J’utilise des
méthodes issues de la biologie moléculaire pour
étudier les populations microbiennes et les communautés
mycorhiziennes, qui sont largement dominées par des
espèces non cultivables. L’identification
moléculaire des microorganismes a révolutionné
notre compréhension de la diversité et de
l’évolution des symbioses. De plus, les méthodes
isotopiques (abondance naturelle des isotopes stables,13C et15N) fournissent maintenant de précieux marqueurs pour étudier la nutrition des plantes et des champignonsin situ.
En étudiant le modèle de l’interaction
mycorhizienne, mes collaborateurs et moi-même traitons des
questions générales sur l’écologie et
l’évolution des symbioses, en particulier celles qui
créent des réseaux entre individus et espèces
différentes. Quatre thèmes majeurs peuvent être
distingués :
1 – La génétique des populations des champignons mycorhiziens(1994
– actuel), de l’échelle locale (site forestier)
à l’échelle globale (inter-continentale), surtout
sur le genreLaccaria, et plus récemmentLactarius,AmanitaetTuber.
2 – Les communautés ectomycorhiziennes des forêts méditerranéennes(1998
– actuel), avec un intérêt particulier pour leurs
réponses aux perturbations climatiques (feu, sècheresse
accrue, coupe à blanc…), non seulement en termes
taxonomiques, mais aussi plus fonctionnellement, en mesurant les
activités enzymatiques excrétées.
3 – Mycohétérotrophie(2000
– actuel), c’est à dire la biologie et la
physiologie des plantes qui utilisent leurs champignons mycorhiziens
comme source de carbone, ou bien exclusivement
(hétérotrophie complète) ou bien en
complément de leur photosynthèse (espèces vertes,
dites ‘mixotrophes’). L’identité des
champignons associés et l’(éco)physiologie des
plantes sont étudiées dans les régions
tempérées et tropicales, et interprétés
dans leurs contextes phylogénétiques et évolutifs.
4 – Mycorhizes des orchidées(2000
– actuel), en particulier les partenaires fongiques
(diversité, coévolution), anatomie de l’interaction
(microscopie électronique) et métabolisme des plantes
(voir point 3), dans les régions tropicales et
tempérées.
Je suis plus globalement intéressé par les symbioses et
leur évolution en général, avec un penchant pour
certains modèles, comme l’hyper-diversité des
Sébacinales, ou les Neottieae, une tribu
d’orchidées aux individus albinos fascinants. Ma recherche
s’est récemment aussi centrée sur la Truffe,Tuber melanosporum.
Mais l’aventure est collective - voyez plutôt lalistede ceux qui ont fait la recherche sur les mycorhizes au CEFE !
Je suis éditeur du New Phytologist et éditeur associé deSymbiosis etActa Botanica Gallica. Je suis président de laSociété Botanique de Franceet vice-président de l’International Society for Symbiosis.
Je participe aux comités scientifiques de la Société Française d’Orchidophilieet deTela botanica, et je suis membre de la Commission Science et Technologie du Centre National du Livre(Ministère de la Culture).
J’enseigne à l’université Montpellier 2, sur
les plantes, les algues et les champignons (de la biologie à
l’écologie), et sur l’évolution.
Je suis en charge de laPréparation à l’Agrégationdes Sciences de la Vie et de la Terre.
J’enseigne enfin aussi à AgroParisTech, aux Ecoles
Normales supérieures de la rue d’Ulm (Paris) et de Lyon.
Je m’investis beaucoup en vulgarisation (conférences, excursions de terrain, articles (voirinfra), et livres, dont un sur laSymbiose).
Plus d’information sur moncurriculum vitaeenanglais/ enfrançais.
Bibliographie et production scientifique (pdf à télécharger):