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Description sommaire du projet
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La coupe géologique se fait depuis l'océan Pacifique vers la Bolivie, à l'extrême Nord du Chili. Un vol depuis l'Europe (13 à 15 heures) nous emmène à Santiago d'où nous rejoignons Arica ou Antofagasta le lendemain (1,5 à 2 h de vol, 24 h d'autocar-couchette).
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Le voyage au jour le jour :
Descriptif scientifique : télécharger
ce descriptif provisoire au format PDF pour impression (avant projet
scientifique)
Excursion dans les Andes du Nord du Chili
Contexte scientifique
Etienne
Jaillard et Gérard
Hérail
Les Andes constituent une chaîne très longue et relativement étroite, en bordure (chaîne «liminaire») de la zone de subduction dans laquelle la lithosphère océanique pacifique subduit sous la lithosphère continentale sud-américaine. Quoique géographiquement continue, elle présente des segments très différents, dans lesquels les processus de création du relief sont tout à fait différents. Alors que le relief des Andes septentrionales d’Equateur et de Colombie est principalement dû à l’addition en profondeur («sous-placage» tectonique) de matériel océanique, trop volumineux pour passer en subduction, la chaîne des Andes centrales du Pérou, Bolivie et Nord Chili, est essentiellement liée, en premier lieu à la déformation tectonique de la lithosphère continentale, mais aussi au sous-placage sous la chaîne de matériel continental arraché à la bordure de la marge andine (phénomène d’«érosion tectonique») sous l’effet de la friction («couplage») de la zone de subduction.
En effet, tout relief en équilibre à la surface de la
Terre doit voir le surpoids qu’il représente, compensé en
profondeur par une masse de faible densité exerçant une poussée
d’Archimède, puisque reposant sur l’asthénosphère
de densité relativement élevée (? 3,3 g/m3) (principe
de l’«équilibre isostatique»). Cette masse de faible
densité est le plus souvent constituée de matériel
crustal (densité ? 2,7 à 2,8), appelé «racine
crustale», mais peut également être constitué
de matériel mantellique (densité ? 3,3) chaud, donc moins
dense puisque dilaté (cas envisagé pour l’Atlas marocain).
La racine crustale est donc de nature océanique dans le cas des
Andes septentrionales, et de nature continentale dans le cas des Andes
centrales. Dans cette dernière région, en effet, le matériel
constituant la racine crustale proviendrait en majeure partie du raccourcissement
tectonique en compression de la lithosphère continentale qui donne
donc lieu à un sur-épaississement de cette dernière,
mais également du matériel continental arraché à
la marge andine au niveau de la zone de friction. Ce matériel, entraîné
en profondeur, mais trop peu dense pour plonger dans le manteau asthénosphérique,
reste plaqué sous la lithosphère sud-américaine, contribuant
donc à son épaississement aux abords de la zone de subduction.
Cette «érosion tectonique», a été initialement
proposée dans le centre et le Nord du Chili, pour explique le recul
spectaculaire vers l’Est de l’arc magmatique associé à la
subduction depuis environ 200 Ma.
L’un des défis majeurs pour les géologues travaillant dans les Andes est de comprendre pourquoi, alors que la subduction océanique sous la lithosphère sud-américaine a lieu depuis au moins le Jurassique inférieur (? 200 Ma), le relief des Andes n’a commencé à se former, d’abord timidement qu’à partir du Crétacé supérieur (? 80 Ma), puis plus vigoureusement à partir de l’Eocène moyen (? 40 Ma), enfin très rapidement après le début du Miocène supérieur (? 10 Ma). En effet, l’essentiel de l’histoire jurassique et crétacée est enregistré sur la marge andine par des sédiments marins, généralement dépourvus d’apports détritiques. De la même façon qu’un relief est compensé isostatiquement par une racine crustale, une dépression envahie par la mer suppose généralement une lithosphérique amincie, plus facilement expliquée par une déformation en extension. La retrait progressif de la mer au cours du Crétacé supérieur indique donc un début de surrection, et donc d’épaississement lithosphérique. L’apparition à l’Eocène moyen à supérieur de dépôts continentaux grossiers (grès et conglomérats) implique la formation de pentes, et donc de dénivelés significatifs, même si l’altitude moyenne reste alors probablement modeste. Mais c’est à partir du Miocène supérieur que la chaîne acquiert progressivement mais rapidement son volume actuel (? 4000 m d’altitude moyenne sur l’Altiplano bolivien). Quelles sont les raisons du changement entre extension et compression au Crétacé supérieur ? et pourquoi est-on passé de déformations tectoniques sans formtion de racine crustale importante (Eocène-Oligocène) à la constitution d’une volumineuse racine crustale (Miocène supérieur) ?
Durant toute cette période, la subduction océanique donne lieu, par hydratation et donc fusion partielle du manteau asthénosphérique situé au-dessus de la plaque plongeante («coin asthénosphérique»), à d’importantes manifestations magmatiques constituant le classique «arc magmatique» des chaînes de subduction, constitué d’alignements de plutons intrusifs en profondeur («batholites»), et de chaînes volcaniques en surface. Cette structure majeure permet de diviser les chaînes de subduction en zones d’avant-arc (entre la zone de subduction et l’arc) et les zones d’arrière-arc. Actuellement localisé non loin de la crête faîtière des Andes bolivo-chiliennes, où il est associé à des lacs, geysers, ou sommets emblématiques, l’arc volcanique se situait au Jurassique, au niveau de la côte actuelle. On l’a vu, cette migration vers l’Est prouverait le recul dans les mêmes proportions de la bordure de la marge continentale, grignotée par le gigantesque plan de frottement de la zone de subduction. Cette activité magmatique, associée à des circulations de fluides minéralisés, a donné lieu à la formation des gisement miniers parmi les plus riches du monde. Si l’or et l’argent abondent au Pérou et en Bolivie, c’est le Cuivre qui fait la richesse du Chili, particulièrement dans le Nord.
L’édification de la chaîne andine s’est évidemment
accompagnée de déformations tectoniques importantes. Pourtant,
contrairement aux Alpes où des nappes -sédimentaires ou impliquant
le socle- sont charriées à des dizaines de kilomètres
de leur lieu d’origine, les Andes ne présentent généralement
que des plis larges et des failles relativement raides. L’âge récent
de la chaîne peut expliquer que seules les déformations de
style superficiel soient apparentes, puisque l’érosion n’aurait
pas eu le temps de mettre à l’affleurement les structures ductiles
profondes. Mais ces structures évoquent aussi un style de déformation
particulier, impliquant d’épais panneaux crustaux profondément
enracinés («thick-skinned»), plutôt que de minces
lames crustales décollées et mobiles («thin-skinned»).
Dans le Nord du Chili, les structures pentées à l’Est
dominent («vergence Ouest»), suggérant une remontée
des zones orientales (zone d’arc) sur les zones d’avant-arc occidentales,
le long de failles inverses en compression.
Cette surrection croissante des zones orientales à grande échelle
est illustrée par l’émergence locale, sous les formations
volcaniques récentes, du socle précambrien dans la Cordillère,
alors que le substratum des zones orientales est constitué de roches
jurassiques et crétacées. Pourtant, les dépôts
les plus récents (Miocène supérieur et Quaternaire)
ne sont que peu déformés, impliquant que la surrection récente
n’a pas eu pour moteur principal la déformation en compression de
cette partie de la chaîne.
L’excursion projetée mènera de la Côte à la Cordillère du Nord du Chili, avec pour objectifs :
- d’une part, de reconstituer l’histoire géologique de la marge andine du Jurassique au Récent par la visite et l’étude des séries sédimentaires et volcaniques successives affleurant le long de cette coupe,
- et d’autre part, en examinant la disposition géométrique
des déformations et des unités lithologiques, d’établir
une coupe structurale transversale de cette partie de la chaîne.
Au long de ces reconstitutions, on s’efforcera de présenter
et discuter les mécanismes principaux qui semblent régir
l’évolution d’une telle chaîne : la subduction océanique,
le magmatisme d’arc, l’érosion tectonique, l’amincissement lithosphérique
(associé à subsidence et sédimentation), l’épaississement
lithosphérique (accompagné de déformations compressives
et surrections), enfin la surrection rapide de la chaîne sans déformations
apparentes.
date / descrptif / nuit
(dates pouvant légèrement varier, +/- 2j)
19/07 J1 départ de France, en principe en fin d'après-midi.
Nuit à bord, Arrivée à Santiago le matin de
la journée j2 (nuit dans l’avion) .
20/07 J2 Découverte du centre historique - "city
tour" - hôtel à Santiago (douche et repos !) Nuit à
Santiago
21/07 J3 Trajet Santiago – Copiapó, cap au Nord
par bus (très confortable) via la Panaméricaine
(trajet : 12 heures) Nuit à Copiapó
22/07 J4 Copiapó – coupe du río Copiapó
– dans la journée : observations de terrain sur la route de
las juntas (Jurassique terminal à Albien, Arc
et immédiat arrière-arc) - nuit à Copiapó
23/07 J5 Copiapó – coupe du río Paipotes
– : observations de terrain sur la route du rio paipotes et
retour à copiapo (Permien à Crétacé
supérieur, Arrière-arc, et structure de la Cordillère
de Domeyko) -
nuit à Copiapó
24/07 J6 Copiapó – Bahía Inglesa - Caldera
(musée des vertébrés miocènes)- Granit orbiculaire
–
Chañaral Diego de Almagro El Salvador - Potrerillos
-
25/07 J7 Diego de Almagro – dans la journée : itinéraire
autour de El Salvador, visite des roches de
la Cordillera de Domeyko Coupe de la Cordillera de Domeyko
(série mésozoïque arrière-arc, structures)
– (si on a le temps : eventuellement pétropglyphes
de la Finca de Chañaral) nuit à Chañaral.
26/07 J8 Chañaral (grande coupe de l’arc volcanique jurassique) nuit à Antofagasta
27/07 J9 Antofagasta - Península de Mejillones
– itinéraire autour de Mejillones (néotectonique,
terrasses – Gérard Herail du « sernageomin
» viendra nous y retrouver) nuit à Antofagasta.
28/07 J10 Antofagasta – Pampas del Indio Muerto dans la
journée : itinéraire de la route de Calama
(dépôts et géomorphologie des surfaces
d’érosions mio-pliocènes) – Calama - San Pedro de Atacama
San Pedro de Atacama
29/07 J11 San Pedro de Atacama – itinéraire de
la Val. La Luna - Coupe des Cordillères Domeyko et
de la Sal - (enregistrement de la surrection des Andes
par les dépôts Crétacé supérieur – Paléogènes)
San Pedro de Atacama
30/07 J12 San Pedro de Atacama départ la nuit –
Tatio (geysers le matin au lever du soleil) -
Caspana - Puritama - forteresse de Quitor San Pedro de
Atacama
31/07 J13 San Pedro de Atacama départ très
tôt – Parque Nacional los Flamencos – lacs et volcans
d’altitude (Miniques - Miscanti) retour et nuit à
San Pedro de Atacama.
1/08 J14 1 groupe : laguna verde frontière de la
Bolivie, Testigos de la Pakana et Salar de Tara. 1
autre groupe : ascension du Cerro Toco. Retour et nuit
à San Pedro de Atacama.
2/08 J15 Visite du musée archéologique de
San Pedro et du site archéologique Tulor. Pendant l’après
midi, excursion au Salar d’Atacama. Transfert vers le
terminal de bus de Calama. Nuit Dans l’autocar
« cama » - couchettes très confortables.
3/08 J16 Calama – SANTIAGO fin du trajet en autocar (durée
24 heures) Santiago Arrivée au terminal
de bus de Santiago. Transfert sans guide vers l’hôtel.
Nuit a l’hôtel Eurotel ou similaire selon disponibilité.
4/08 J17 SANTIAGO - VALPARAISO – VIÑA DEL MAR –
SANTIAGO Départ vers la belle ville de
Valparaiso, déclarée Patrimoine de L’Humanité
par L’UNESCO. Visite du port, des collines, le musée de
Pablo Neruda, entre autres… Déjeuner dans un restaurant
local. Tour de ville par Viña del mar et retour
vers Santiago.
5/08 J18 Départ vers la France -